Ouzbékistan
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Triste anniversaire

Mukhammed Begjanov vient de fêter ses 61 ans en prison et par la même occasion la plus longue peine de prison au monde pour un journaliste: 16 ans, 6 mois et 15 jours.
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Le 06 / 10 / 2015

Un anniversaire est généralement un jour de célébration. Ce n’est pas le cas pour Mukhammed Begjanov qui vient de fêter ses 61 ans en prison et par la même occasion la plus longue peine de prison au monde pour un journaliste. Il est incarcéré depuis 16 ans, 6 mois et 15 jours.

Mukhammed Begjanov était membre du parti d'opposition ERK et rédacteur en chef du journal du Parti. A l’issue d’un procès inique, il a été condamné à 15 ans de prison. Sa peine a été ensuite réduite de trois ans. Il devait être libéré le 13 décembre 2011. Ses proches l’ont attendu en vain devant la prison et n’ont eu aucune explication de la part de l’administration pénitentiaire. Le 23 janvier 2012, sa famille a été informée qu’il avait été condamné à cinq années additionnelles d’emprisonnement pour avoir prétendument frappé trois détenus.

En prison, il a été torturé à plusieurs reprises et sa santé s'est gravement détériorée. L’ACAT-France soutient Mukhammed Begjanov depuis plusieurs années dans le cadre de son réseau de parrainage de prisonniers politiques en Ouzbékistan.

Selon ses proches, ces dernières années, la pression internationale menée par l’ACAT conjointement avec des organisations partenaires, semble avoir améliorée un peu ces conditions de détention. Il serait mieux nourri et les visites de ses proches seraient facilitées.

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Contexte

Torture endémique

L’Ouzbékistan est l’un des États les plus autoritaires au monde. Ses autorités sont responsables de violations graves et systématiques des droits de l’homme, notamment un recours généralisé à la torture et aux mauvais traitements infligés aux détenus par les forces de sécurité.

Au cours des cinq dernières années, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a eu à se prononcer dans une vingtaine d’affaires d’extradition vers l’Ouzbékistan et a considéré que la pratique tortionnaire y demeurait « systématique », « impunie » et « encouragée ». Pourtant, les représentants de l’État persistent à nier tout recours à ces pratiques.

Lire le rapport de l’ACAT, paru en mars 2015

 

Prolongation arbitraire de prison

La prolongation abusive et arbitraire de peine de prison est une pratique récurrente, constatée par l’ACAT ces dernières années, à l’encontre d’opposants politiques, de défenseurs des droits de l’homme ou de journalistes. Après de longues années en prison, voire une décennie, les autorités pénitentiaires les accusent, juste avant la fin de peine, de violations mineures du règlement intérieur et les condamnent à des peines additionnelles de prison. Ces extensions de peine, d’un minimum de trois années, pour des motifs aussi absurdes que « ne se lève pas assez vite à l’ordre donné par le gardien » ou « a mal épluché les carottes » ont un effet dévastateur sur ces personnes. Psychologiquement brisées par des années de prison et de torture, elles perdent alors tout espoir et sont parfois incitées à se suicider en cellule.

En avril dernier, l’ACAT avait ainsi agi pour le défenseur des droits de l’homme Azam Formonov qui arrivant à la fin de 10 années de prison, a vu sa peine prolongée de cinq années additionnelles.

 

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