République Dém. du Congo
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Six militants de LUCHA toujours détenus à Goma

Six jeunes militants de Lutte pour le changement (LUCHA) croupissent dans la lugubre prison de Muzenze, à Goma, dans l’est du pays, depuis bientôt 5 mois. Leur crime : ils s'expriment librement et pacifiquement pour l'alternance politique dans le pays.
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Le 05 / 07 / 2016

 

Six jeunes militants de Lutte pour le changement (LUCHA) croupissent dans la lugubre prison de Muzenze, à Goma, dans l’est du pays, depuis bientôt 5 mois. Ils ont osé défier pacifiquement le pouvoir en préparant des messages en vue du mouvement de grève baptisé « ville morte » visant à protester contre le projet du président Joseph Kabila de rester au pouvoir.

 

Rebecca Kavugho, Serge Sivyavugha, Justin Kambale Mutsongo, Melka Kamundu, John Anipenda et Ghislain Muhiwa ont été arrêtés le 16 février 2016, vers 4h30, dans une maison de Goma, alors qu’ils étaient en train de préparer des bannières en vue de la journée « ville morte », organisée par l’opposition et la société civile.

Huit jours plus tard, ils ont été condamnés à deux ans de prison pour « tentative d’incitation à la désobéissance publique » par une justice aux ordres du pouvoir exécutif. Le 4 mars, la Cour d’appel a ramené la peine à six mois de prison.

Leur détention est contraire au droit. Ils ont été condamnés car LUCHA est sur la liste rouge des mouvements citoyens à réduire au silence. 

Nous devons dénoncer toute atteinte aux libertés d’expression et de réunion de LUCHA et de ses membres. Agissons auprès des autorités congolaises !

 

Contexte

 

Qui est le mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement (LUCHA) ?

Il s’agit d’un mouvement de jeunes, créé en 2012, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, située dans l’est de la RDC. LUCHA organise des actions pacifiques (sit-in, marches, mobilisation des réseaux sociaux) sur des sujets relatifs aux droits fondamentaux des citoyens congolais (droits économiques, sociaux et politiques). Il s’agit d’une nouvelle forme de mobilisation citoyenne, particulièrement mobilisatrice auprès de la jeunesse.

Un pouvoir de plus en plus répressif

Depuis janvier 2015, le régime au pouvoir harcèle de manière continue les membres de la société civile et de l’opposition qui se mobilisent en vue du respect de la Constitution. Cette Constitution ne prévoit que deux mandats présidentiels de suite. Le Président Joseph Kabila achève son second mandat en novembre 2016. Le 11 mai 2016, la Cour constitutionnelle l’a pourtant autorisé à rester en poste en cas de report du scrutin présidentiel. Auparavant, son gouvernement avait tenté en vain de modifier la Constitution ou les règles électorales afin de lui permettre de se maintenir au pouvoir. Face à la mobilisation citoyenne, ces tentatives avaient échoué. La décision contestée de la Cour constitutionnelle vise de nouveau à permettre au président en place, sous un vernis pseudo-démocratique, de se maintenir au pouvoir alors que son gouvernement a délibérément retardé la planification de l’élection présidentielle. Cette situation risque de faire replonger le pays dans une instabilité politique aux conséquences dévastatrices pour les droits de l’homme et leur respect, dans un pays où les armes circulent librement et où l’usage de la violence politique est endémique depuis plusieurs décennies.

Une augmentation du nombre de prisonniers d’opinion dans le pays

Il y aurait actuellement plus d’une vingtaine de prisonniers politiques et d’opinion en RDC dont Fred Bauma et Yves Makwambla, deux jeunes membres de Lucha et Filimbi, un autre mouvement citoyen, incarcérés depuis mars 2015 et toujours en attente de jugement.

 

Pour de plus amples informations sur la RDC : http://www.acatfrance.fr/actualites/?pays=COD

 

Vous pouvez agir en leur faveur en envoyant cette lettre.

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