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Les experts attestent que Sergio a été torturé

Sergio Alberto González Castro est détenu depuis novembre 2015. Il a été condamné sur la base d’aveux obtenus par la violence. Deux examens indépendants attestent de ses tortures. Pourtant, aucune enquête n’a eu lieu après qu’il a porté plainte.
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Le 24 / 07 / 2018

Le 5 novembre 2015, des policiers municipaux de La Concordia au Chiapas sont venus arrêter Sergio Alberto chez sa belle-mère. Ils n’avaient pas de mandat d’arrêt. Ils l’ont menacé et frappé, ainsi que sa femme, devant leurs jeunes enfants. Pendant le transport ils ont continué à le frapper dans le dos, sur les côtes et sur la nuque. Puis, ils se sont arrêtés à un canal d’irrigation où ils lui ont infligé le simulacre de noyade à plusieurs reprises. Conduit au ministère public, Sergio Alberto indique avoir été contraint de signer des documents sans les lire. Les jours suivants il est resté détenu incommunicado et a été régulièrement menacé de voir sa famille assassinée. Le 9 novembre, il a été conduit à la prison de Villaflores où le médecin s’est contenté de lui poser quelques questions, sans l’ausculter. Le 11 octobre 2017, il a été condamné à 6 ans de prison pour vol de bétail. À aucun moment le juge n’a tenu compte des allégations de torture.

Sergio Alberto a été soumis au Protocole d’Istanbul (méthodologie pour déterminer si une personne a été torturée et établir des preuves susceptibles d’être utilisées en justice) en octobre 2016, par des experts indépendants, et en février 2018, à l’hôpital de Villaflores. Dans les deux cas, les examens ont conclu qu’il avait été soumis à des tortures.

L’ONG Frayba, partenaire de l’ACAT, nous demande de les aider à obtenir la libération de Sergio Alberto et la condamnation de ses tortionnaires.

 

Contexte

Les ravages de la « guerre contre le crime »

Depuis douze ans, le Mexique traverse une très grave « crise des droits de l'homme » avec un taux d'impunité de 98 %, selon les propres termes de l’ONU. Dans le cadre de la « guerre » gouvernementale contre la délinquance organisée, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire ont procédé à des arrestations et des condamnations massives en recourant à l’extorsion d’aveux et aux preuves illicites.

• au moins 33 665 disparitions recensées depuis 2007 par le Registre national des personnes perdues ou disparues (RNPED), avec une augmentation de 474 % des cas entre 2007 et octobre 2016 ;

• 7 635 plaintes pour torture enregistrées par les Commissions des droits de l’homme nationale et des états fédérés entre 2007 et 2016 ;

• Plus de 200 000 homicides volontaires depuis 2007, avec une nette recrudescence depuis 2016. Record atteint en 2017 avec 78,84 homicides par jour ;

• 310 527 déplacés internes de 2009 à janvier 2017 du fait de la violence ;

• 62 journalistes assassinés depuis 2007 dont 22 depuis 2016 ;

• 31 défenseurs des droits de l’homme assassinés en 2017.

La torture, une pratique endémique

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Mexique annonçait une nouvelle augmentation des plaintes pour torture de 332 % en 2016.

Policiers et militaires sont généralement responsables des épisodes de torture les plus sévères au cours des premières heures de l’arrestation, des transferts et de la détention. Dans de nombreuses affaires, des agents des ministères publics sont accusés d’avoir couvert des arrestations et des détentions arbitraires, torturé les détenus et fabriqué des preuves, poursuivi les intimidations jusqu’à la présentation devant le juge. Plusieurs cas mettent également en évidence la complicité de juges qui n’ordonnent pas d’enquête en cas d’allégation de torture, d’avocats commis d’office (sous l’autorité du ministère public) qui couvrent ou taisent les atteintes aux droits de leurs clients.

 

 

Vous pouvez envoyer ce courrier aux autorités mexicaines pour soutenir Sergio Alberto González Castro.

 

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