La torture, une réalité ignorée
Le président colombien Santos répète fréquemment que la Colombie est un pays nouveau depuis le lancement des dialogues de paix avec la guérilla des FARC en novembre 2012. Les violations des droits de l'homme seraient pour ainsi dire un lointain souvenir. Pourtant la torture, les exécutions extrajudiciaires, les violences sexuelles, les disparitions, les déplacements et les recrutements forcés restent cruellement d’actualité.
Certes, le processus de paix est une étape positive et fondamentale. Néanmoins, plus que les accords eux-mêmes, c’est leur application réelle dans la durée qu’il conviendra d’évaluer. Par ailleurs, il est faux de prétendre que la situation s’est nettement améliorée : les exécutions extrajudiciaires, les violences sexuelles, les disparitions, les déplacements et les recrutements forcés restent cruellement d’actualité. Tout comme la torture et les mauvais traitements qui sont généralisés mais clairement minimisés par les autorités. Ces pratiques servent avant tout à réprimer et dissuader toute forme d’opposition et à maintenir une domination sur certaines catégories de population traditionnellement discriminées. Elles ont lieu dans le cadre mais aussi en dehors du conflit armé (lors d’interpellations, de manifestations, d’incarcérations). Les agents des forces de l’ordre sont les premiers responsables, suivis par les paramilitaires puis les guérilleros. La communauté internationale devra maintenir sa vigilance au-delà de la signature des accords de paix et continuer à soutenir le travail de la société civile sur place.