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J'agis pour Adrián et Adriel, disparus au Mexique

Adrián Favela Márquez et Adriel Ávila Barrios ont disparu. La dernière fois qu’ils ont été vus, ils étaient pieds nus, leurs chemises sur la tête, poussés violemment dans un véhicule à l’aube par des agents de la police judiciaire en civil. C’était il y a presque 4 ans. Aujourd’hui, les familles, bien décidées à réclamer justice, sont toujours confrontées à la partialité des autorités locales.
Capture
Le 20 / 07 / 2016

Disparitions forcées d’Adrián et Adriel

Le 2 octobre 2012 à l’aube, en plein cœur de Ciudad Juarez, des hommes armés en civil ont forcé l’entrée du domicile d’Adrián, où celui-ci dormait avec son ami Adriel. Sans mandat d’arrêt, ils les ont contraints à monter dans une voiture... Depuis, les jeunes gens n’ont plus donné signe de vie. À la tante et voisine d’Adrián, les hommes du commando se sont présentés comme des agents de la police judiciaire de l’État de Chihuahua. Pourtant, les autorités locales n’ont jamais reconnu détenir les deux hommes, et mènent une parodie d’enquête concernant une simple disparition. Mais les proches des disparus ne renoncent pas à retrouver Adrián et Adriel : ils demandent à présent au Parquet fédéral de se saisir de l’affaire.

Des milliers de « disparus » dans la guerre contre le crime

Arrivé au pouvoir en 2006, le président Felipe Calderón a lancé la guerre à la délinquance organisée. Cette guerre a non seulement entrainé des milliers d’exécutions et de disparitions ; mais les forces de l’ordre mexicaines ont également eu recours à des techniques illicites pour extorquer les aveux des personnes arrêtées. Le président Enrique Pena Nieto, élu en décembre 2012, n’a pas amélioré la situation critique du pays. L’État mexicain refuse toujours de s’impliquer dans les recherches des victimes, n’apportant aucun soutien aux familles des disparus. Aucune enquête sérieuse n’a été menée, notamment pour établir qui sont réellement les auteurs des enlèvements, et pour déterminer si les agents de l’État sont impliqués dans ceux-ci.

Des situations familiales critiques

On parle de disparition forcée lorsqu’une personne est arrêtée, détenue ou enlevée avec le consentement - tacite ou explicite - des autorités, et que celles-ci refusent de reconnaître leur arrestation ou dissimulent leur sort. Les victimes de disparitions forcées sont généralement arrêtées par des agents du gouvernement en place, et sont bien souvent torturées et retenues dans des lieux tenus secrets. Broyées dans le processus de recherche et dans une machine judiciaire partiale, les familles vivent elles aussi de véritables situations de torture psychologique : elles n’ont en effet aucune information sur leurs proches disparus, et sont dans l’incapacité de faire le deuil.

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