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Mexique
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Détenus indigènes en grève de la faim pour dénoncer leur situation

Depuis le 15 mars 2019, 13 détenus de trois prisons différentes au Chiapas, ont entamé une grève de la faim afin de dénoncer les circonstances dans lesquelles ils ont été emprisonnés et leurs conditions de détention.
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Le 26 / 03 / 2019

Il s’agit de Abraham López Montejo et Germán López Montejo de la prison n° 14 à Cintalapa, Adrián Gómez Jiménez, Juan de la Cruz Ruíz, Mariano Gómez López, Marcos Gómez López, Martín Gómez López, Mariano Pérez Velasco, Mario Díaz Rodríguez, Felipe Díaz Méndez et Juan Castellanos Gómez de la prison n° 5 à San Cristóbal de Las Casas, et de Marcelino Ruíz Gómez et Baldemar Gómez Hernández de la prison n° 10 à Comitán de Domínguez. Douze de ces détenus sont des indigènes tsotsiles.

Ces détenus clament leur innocence, dénoncent des tortures et des mauvais traitements quotidiens depuis leur arrestation ainsi que des procédures iniques à leur encontre.

Ils indiquent être actuellement menacés et harcelés par les autorités pénitentiaires afin qu’ils abandonnent leur grève de la faim et leurs revendications. Les deux détenus de la prison n°14 ont été placés au cachot surnommé « la fournaise ». Adrián Gómez Jiménez et Juan de la Cruz Ruíz de la prison n° 5 font également l'objet d'une mesure d'isolement dans des conditions d’insalubrité menaçant leur intégrité physique et psychologique.

Aidons-les à faire respecter leurs droits fondamentaux et à empêcher les mauvais traitements et tortures qu’ils dénoncent depuis longtemps.

 

Pour dénoncer les tortures et les conditions de détention de ces détenus, envoyez cette lettre aux autorités mexicaines.

 

Contexte

La torture, une pratique endémique

Policiers et militaires sont généralement responsables des épisodes de torture les plus sévères au cours des premières heures de l’arrestation, des transferts et de la détention.

Dans de nombreuses affaires, des agents des ministères publics sont accusés d’avoir couvert des arrestations et des détentions arbitraires, torturé les détenus et fabriqué des preuves, procédé à des intimidations jusqu’à la présentation devant le juge.

Plusieurs cas mettent en évidence la complicité de juges qui n’ordonnent pas d’enquête, d’avocats commis d’office (liés au ministère public) qui couvrent ou taisent les atteintes aux droits de leurs clients.

Dans les prisons, des directeurs et des gardiens sont responsables de tortures et mauvais traitements à l’encontre des détenus.

En 2017, une enquête dans tous les centres de détention du pays a montré que :

- 63,8 % des personnes indiquent avoir subi des violences physiques au moment de l’arrestation et 75,6 % des violences psychologiques ;

- 49,4% sont restées incommunicado dans les locaux du ministère public, 39,4% y ont subi des coups de pieds et poings, 23 % des coups à l’aide d’un objet.

Des conditions de détention déplorables

De nombreux détenus souffrent de la surpopulation carcérale, d’un manque d’accès aux soins, de punitions disciplinaires contraires aux normes internationales – notamment l’isolement cellulaire permanent –, de violences d’autres détenus qui monnayent leur protection, l’accès aux repas et au téléphone. Un quart des détenus indique avoir subi des lésions corporelles en prison. Beaucoup sont maintenus en préventive bien au-delà du délai légal.

Les populations autochtones plus vulnérables

Selon la Commission nationale des droits de l’homme, 6 776 hommes autochtones sont actuellement détenus et 234 femmes.

En butte à une plus grande discrimination sociale et marginalisation économique, les communautés autochtones sont plus vulnérables face aux dysfonctionnements du système pénal mexicain. Selon les propres termes de la rapporteuse spéciale sur les droits des peuples autochtones, les personnes indigènes arrêtées et faisant l’objet de poursuites pénales « sont confrontées à des violations du droit d’accès à un procès et une défense équitables à cause du manque d’interprètes, d’avocats, de défenseurs et d’opérateurs de justice qui parlent leur langue et connaissent leur culture. »

 

 

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