Malgré les signes trompeurs d’ouverture envoyés par son gouvernement au reste du monde, le Vietnam demeure le pays de la région Est et Sud-Est de l’Asie qui criminalise le plus sévèrement les défenseurs des droits humains: des blogueurs, avocats ou citoyens militants s'emparant de sujets aussi divers que la liberté d'expression, de culte, les droits des femmes mais aussi la défense de l'environnement.
Depuis 2016, la répression s’est accrue, avec une accélération des arrestations et condamnations lourdes.
Pour faire la lumière sur cette réalité méconnue l’ACAT a lancé en décembre 2018 sa campagne « Vietnam : le connaissez-vous vraiment ? ».
En janvier 2019 est entrée en vigueur une loi sur la cyber sécurité qui, sous couvert de lutte contre la cybercriminalité et au nom de la sécurité nationale, porte gravement atteinte à la liberté d’expression en ligne. Elle s’est déjà traduite par l’arrestation de nombreux journalistes citoyens.
Si 2018 aura été marquée par le renforcement des relations stratégiques entre la France et le Vietnam, 2019 devrait être l’année de la première visite officielle du Président Emmanuel Macron au Vietnam. L’occasion pour la France de rappeler à son partenaire l’importance et l’urgence d’honorer ses engagements internationaux en faveur de la protection des défenseurs des droits humains.
L’ACAT est toujours particulièrement inquiète du sort de trois défenseurs des droits humains emprisonnés - Mme Tran Thi Nga, le pasteur Nguyen Trung Ton et M. Le Dinh Luong - et demande au Président français d’appeler à leur libération.
L’ACAT appelle les autorités françaises à intervenir auprès de leurs homologues vietnamiens au sujet de l’augmentation des exactions commises à l’encontre des défenseurs des droits humains au Vietnam et à porter une attention particulière aux situations des défenseurs Tran Thi Nga, Nguyen Trung Ton et Le Dinh Luong compte tenu de leur situation actuelle ;
L’ACAT demande à la France de réaffirmer dans le cadre de son programme de coopération juridique France-Vietnam la primauté du respect des droits humains dans le cadre de la mise en oeuvre d’un État de droit au Vietnam, en particulier les droits garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
L’ACAT rappelle aux autorités françaises l’importance de consulter les associations de défense des droits humains travaillant sur le Vietnam, en amont des visites et rencontres officielles avec leurs homologues vietnamiens et les enjoint à aborder les questions liées aux droits humains lors de la négociation d’accords bilatéraux et multilatéraux ;
L’ACAT encourage la France, lors de ses missions diplomatiques au Vietnam, à rencontrer la société civile vietnamienne et à apporter son soutien aux défenseurs des droits humains emprisonnés en leur rendant visite, ainsi qu’à leurs familles.
En soutien aux défenseurs emprisonnés Tran Thi Nga, Nguyen Trung Ton et Le Dinh Luong, écrivez leur et adressez vos courriers au secrétariat national de l’ACAT, nous nous chargerons de les transmettre à leur famille : 7 rue George Lardennois, 75019 Paris.
« Vietnam, entre charme et répression » - Article paru dans Humains n°9 (janvier-février 2019)